Essais en vol du Funny Cub de Multiplex
Sommaire
Nous voilà fin près pour le grand jour après avoir effectué le montage du Funny Cub (article montage du Funny Cub ici). C’est toujours sympa de mettre pour la première fois en l’air un nouvel avion. Pour ce premier vol on a choisi une zone un peu « brousse ». Pas vraiment adaptée pour tester du matériel qu’on a jamais eu dans les mains, ni pour des avions d’ailleurs mais comme d’habitude j’aime bien mettre directement l’huile sur le feu histoire de tester l’ADN « STOL aircrafts »(1) de notre Funny Cub de Multiplex. Sur le papier il y avait marqué que ça décolle et atterri court. Et bien on va voir cela de suite !
(1) : STOL signifie « Short Takeoff and Landing » qui se traduit par : décollage et atterrissage court.
Vidéo 1 – Premier vol du Funny Cub « brut de décoffrage ».
Vidéo 2 – Les plaisirs du Funny Cub en outdoor.
Premier vol et premières impressions du Funny Cub
Pour ce premier vol j’ai choisi un terrain sauvage. La piste sera un bout de chemin dans la garrigue. Le Funny Cub est dans son contexte baroudeur. Mise des gaz, ça part fort et ça décolle sur moins d’un mètre ! Première impression : c’est tout sauf un modèle débutant dans sa conduite. Pas d’inquiétude : l’avion est très léger et dans une mousse peu cassante, il ne risque pas de vous arriver grand chose (sauf éloignement). Au ailerons ça s’incline (fort !) mais ça ne tourne pas : on est dans la logique de la géométrie d’un Piper Cub. Pas de dièdre sur l’aile, surface de fuselage importante : l’utilisation de la dérive est donc obligatoire et il faut combiner ailerons et dérive pour faire évoluer notre petit avion. Par contre la dérive est hyper efficaces. Donc pas besoin de mettre beaucoup d’ailerons.
Sans aller plus loin dans cet article, je conseille de limiter avec 50% de dual rate les valeurs de plein débattements pour les aéromodélistes en phase de dégrossissage. Vous serez toujours à même d’enlever votre dual rate en vol si vous le trouvez vraiiiiiiment mou. Mais je doute, observez sur les photos les surfaces des gouvernes et les amplitudes des débattements. Pour des vols de progression et d’apprentissage vous en aurez encore assez sous le pied. Personnellement j’ai mis 50% d’exponentiel et c’est confort pour avoir un pilotage appliqué et secouer la bulle de temps en temps.
Séquence décollage !
Aux forts débattements ça déménage ! Tonneaux et looping dans un mouchoir de poche. Je prends un peu plus d’altitude et le vent se fait sentir. Restons sage pour cette première sortie. Ça reste un parkflyer et pas besoin d’aller fanfaronner trop loin. Après quelques tours d’évolutions et un peu de réglages aux trims je pose. Il faut en effet trimmer un peu notre petit ami car le calage moteur 0° et son faible poids font qu’il n’est pas neutre dès la sortie de l’atelier. L’effet du vol en palier en fonction des gaz se fait bien sentir et le couple moteur également. Là où certains peuvent y voir un défaut par rapport à des modèles hyper neutre d’indoor comme certains Factory Model, j’y vois au contraire le comportement typique d’un avion bien motorisé, aile haute sans dièdre. Néanmoins quelques ajustages sont nécessaires. Je trimme juste les ailerons et je change un poils le centrage. Le changement de palier se fait toujours sentir mais le défaut du comportement excessif est gommé par l’ajustement du centrage. Ça se compte en millimètres sur un petit modèle comme celui-ci.
Retour en l’air. Cette fois ci je profite du second accus pour tester les ailerons en fonction volets (cambrure vers le bas). On est au passage autour de 6-8 minutes de vols (non chronométré, je vous dis cela au feeling ). La cambrure des ailerons est hyper efficace. Vu la surface un bon mixage à la profondeur est nécessaire. Le modèle évolue plus lentement et on s’amuse à explorer l’influence aérodynamique de tout cela. Un peu de cambrure ça nous donne un poil plus de portance mais pas tant que cela. Disons que à régime moteur égale ça freine et finalement ça porte autant que à une vitesse plus faible.
Difficile de sentir comme sur un planeur la petite cambrure qui vous fait gratter un peu plus. On est à des Reynols faible avec des profils grossiers qui font l’affaire dans cette échelle. On rajoute un peu plus de cambrure : ça freine fort et ça descend bien à plat si on a joué de la compassion à la dérive. Cambrure à fond : il est nécessaire de soutenir aux gaz et de bien veiller à la garder à plat car alors on n’a plus nos surfaces mobiles suffisamment soufflées pour quelles restent efficaces.
L’avion est hyper léger et ludique. Je pousse mes accus au bout ce qui me vaut quelques plantés de bâtons à la Jean Claude Du dans les buissons en fin d’accus. Je suis vraiment détendu sur la robustesse de l’engin. Le faible poids pardonne beaucoup d’erreur.
Réglage du mixage flaps / profondeur et radiocommande utilisée pour l’essai
L’avantage de monter l’avion avec un récepteur de minimum 5 voies (RX-5 Slim pour l’essai) va vous permettre d’attribuer une voie par aileron et de commencer à vous amuser à un peu de programmation si votre radio vous le permet. Vu la surface des ailerons, quand on baisse tout cela en mode flaps ça se sent de suite ! Si vous le pouvez, je conseille d’attribuer à une molette le mixage flaps/profondeur. C’est un très bon exercice et sur cet avion aucun risque en cas d’erreur. Malgré la petitesse du modèle c’est une plateforme idéal pour s’initier à cela.
Valeur de mixage flaps profondeur : 13% à piquer.
La radio pour cet essai est une Multiplex Royal SX 16. Les 16 voies disponibles n’ont aucun intérêt pour cet avion. Néanmoins c’est une radio que j’affectionne pour sa polyvalence et ses manettes sur roulements mais que je déteste pour le coté chronophage de la programmation. De conception robuste et épurée, le programme est très ouvert mais la contre parti de cela est qu’il faut avoir le manuel sur les genoux quand ça fait un moment qu’on ne l’a pas utilisé. L’occasion de faire passer un conseil aux modélistes débutants ou semi-débutants qui s’intéressent à la programmation : visez une modèle assez simple et possédant une bonne notice car il faut mieux utiliser 100% d’une radio que l’on connait bien que 5% d’une usine à gaz. Autre point pour les purs débutants : aucune radio n’est « simple » en programmation. Même pour les radios les plus épurées il faut toujours passer un petit moment sur les réglages. Ça fait parti du loisir. Pour revenir à la Royal SX 16, la valeur de mixage a été mise sur la molette en haut à droite de l’émetteur, permettant de chercher en vol le mixage idéal. Cela évite de poser l’avion à chaque fois et de cherche un mixage intermédiaire jusqu’à trouver la bonne valeur. On retrouve cette fonctionnalité sur pas mal de radios modernes notamment sur les Cockpit SX9 et Cockpit SX 12 de ce même constructeur.
Essai sur une piste d’aéromodélisme
Aujourd’hui vent extrêmement faible (cf la manche à air sur la photo de droite ci dessous) et temps ensoleillé idéal pour notre Funny Cub en outdoor. Direction l’Espace d’Aéromodélisme d’Argelès-sur-Mer pour cet essai. L’occasion de voler avec un axe de piste, parfait pour se dégourdir les doigts et travailler ses trajectoires.
Il y a encore moins de vent que le premier jour et s’est un vrai régale ! L’avion reste d’une taille convenable et j’en profite pour faire des vols avec pas mal d’amplitude. Finalement il me plait bien en park flyer alors que le programme est indoor ! Le looping passe dans un mouchoir de poche à briquet, les tonneaux déhanchés sont bien sympa. Le vol dos demande à être tenu, vous l’aurez compris vu la géométrie. Au passage je n’ai pas testé de la cambrure inverse en vol dos. Pour les excités des potentiomètres je vous laisse tester pour moi si ça vous dit ! Enfin la motorisation suffisamment puissante pour le poids autorise l’entrainement au torque roll. Allez voir la vidéo n°2 en début d’article si ce n’est pas déjà fait, cela vaut mieux que de long discours.
Essai par vent légèrement soutenu
Une troisième essai a été effectué avec un vent légèrement soutenu et perturbé. On atteint les limites d’utilisation de cet avion conçu pour un programme indoor/park flyer. C’était tellement chaotique que l’on n’a pas fait de photos. Là où un moto-planeur débutant se déjouera facilement d’une dizaine de noeuds de vent (environ 18,5 km/h), notre ami voit ses limites bien dépassées depuis longtemps. Le vol se résuma à des embardées pleins gaz, des cabrés peu élégants. Hormis sa faible masse bien entendu, la surface latérale du fuselage offerte au vent est caractéristique de ce type de comportement. Cela reste didactique car on va retrouver ce comportement de manière décalé avec des gros modèles maquettes type géométrie Piper où il est nécessaire de se battre vent de travers. Pour ceux qui s’orientent à un moment vers les hydravions avec de gros flotteurs idem : la prise au vent latéral et le pilotage en mode « bataille » 💥 du Funnycub dès 5/10 noeuds de vent qui en résulte sera typique de ce qui peu parfois vous attendre ( cf l’essai en vol du Husky ). Bref une bonne école mais cette fois ci danger : la puissance moteur n’étalera pas des tempêtes et vous pouvez perdre votre avion.
Batteries utilisées lors de cette essai
Trois type d’accus différents ont été testé, les voici !
Accu Roxxy 2S 450 mAh : c’est la batterie conseillé pour cet avion. Les Roxxy sont plutôt de bonne qualités et équipées de petit « Bid Chip ». Qu’est ce que c’est ? Ce sont de petites puces qui permettent à certains chargeur de reconnaitre les accus. Fantaisie pour les uns, outil indispensable pour d’autre. L’occasion d’ouvrir une parenthèse au télé-pilotage professionnel. Dans la gestion de son matériel, comme une compagnie aérienne grandeur, la démarche de télé-pilote professionnel impose le suivit du matériel : nombre d’heures de vols des véhicules, archivage des séances d’entretiens. Les accus rentrent dans cette logique et ainsi avec les Bid Chip on a l’historique des charges. Pour le modéliste lambda, c’est assez sympa car cela évite de se mélanger les pinceaux au niveau des paramètres de charge, et en terme de sécurité vous l’aurez compris c’est pas plus mal. Perso en dehors des activités de télé-pilote pro, j’utilise cette technologie de manière irrationnel pour le plaisir de suivre l’évolution des accus, avoir un avis sur leur vieillissement dans le temps et par pur plaisir technologique. C’est même médicalement plus grave que cela car je prends plaisir à faire des charges sur des chargeurs Robbe que je collectionne … Les Bid Chip s’achètent séparément et vous pouvez équiper vos accus avec.
Accu Roxxy 3S 350 mAh : le contrôleur et le moteur supportent sans problème le 3S. Avec le 350mAh en 3S on est à peu près au même poids et le Funny Cub est bien boosté dans cette configuration !
Accu Brainergy 2S 500 mAh : un poil plus lourd que la Roxxy 450 mAh 2S, la Brainergy passe sur cet avion et permet une solution alternative testée et validé.
Centrage & accus : comme d’habitude attention aux positions des accus quand vous changez de modèle : votre centre de gravité doit rester le même 😉
Conclusions
Un point à anticiper : sur le dernier décollage lors de l’essai du premier jour je vais toucher le seul talon d’Achille de notre pépère : gaz à fond je pars un peu trop en travers et à vouloir décoller sur un chemin exigu je tape avec l’hélice bien lancé une branche. Une des pale est cassée. Ce genre d’avion invite a être joueur et si comme moi vous souhaitez l’amener un peu partout à l’extérieur achetez avec un sachet d’hélices de rechanges. Réf #1-01007 … 2,90€ le paquet de 2 hélices … (j’en ai pris 4 pour être tranquille ).
Aucune raison de se brider dans l’explorations de facéties possible avec cet avion ! Ces petits modèles sont fait pour cela !
Hormis cette parenthèse voici mes conseils en conclusion : le Funny Cub est un parkflyer très didactique et robuste. Son vol n’est pas neutre et nécessite un couplage aileron/dérive/profondeur. Il est de ce fait moins accessible pour des débutants ayant encore besoin par exemple de se concentrer sur des problèmes d’inversion. Par contre c’est une bonne école. L’avion est classé niveau 2 par Multiplex et on est pile dans ce classement. En indoor si les murs sont un peu proche prévoyez des hélices. Funny Cub ou pas c’est un sujet classique en indoor, d’où l’hélice montée sur élastique d’ailleurs. Le pilotage est typique d’un avion sans dièdre aile haute. Pour qui vise plus tard les avions thermique, son domaine de vol sera moins étendu et moins réaliste pour un débutant ou un débutant dégrossi qu’un moto-planeur ou un avion d’1m50 qui permettra de jouer avec le vent et s’initier aux problèmes d’atterrissage d’un modèle d’une certaine taille. C’est donc un avion à avoir de manière complémentaire à un moto-planeur ou autre modèle ooutdoor. Ce conseil est valable pour tous les petits modèles indoor afin de ne pas rester bloqué dans la pratique. Par contre il permettra de se défouler et d’être utilisé comme un parfait laboratoire d’initiation au centrage, aux mixages, aux effets des flaps, au pilotage dérive (obligatoire) et aux contraintes lié à l’absence de dièdre. De plus pour ceux qui souhaitent gagner en confiance dans les problèmes d’inversions, ce genre de petit avion permet de se roder et de dépasser ce cap à force d’heures de pratiques. Enfin, il permet d’aborder l’initiation de la voltige et du torque roll en toute sécurité, toute proportions gardés bien entendu vis à vis de l’échelle et de la transposition plus tard sur de plus gros modèles.
Pour moi son coté didactique nécessitant un pilotage aileron/dérive et sa robustesse font qu’il est adopté comme base d’initiation pour les jeunes au BIA (Brevet d’initiation Aéronautique) sur des cours en gymnase ou en outdoor ! Pour la construction (pour ceux qui ont loupé l’article il est ici : article montage pas à pas du Funny Cub.
Bons vols !
mots clefs : Funny Cub, Multiplex, Parkflyer, Indoor, Kit
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Bonsoir,
Je viens de passer un bon moment à lire votre article sur l’essai du Funny. Bien que débutant ça me semble très professionnel et me convainc de l achat de ce modèle.
Encore merci pour la précision de votre article
Cordialement
Pierre Tixier